Nice/Turquie, différenciation d’une radicalité similaire

Traitements différenciés d‘une radicalité unique.

Dans la nuit du 14 juillet, un attentat commis à Nice fait 84 morts. Indignation internationale d‘un acte totalement aveugle ayant touché des civils. Il faut combattre l‘islamisme radical. Dans la nuit du 15 juillet, une tentative de coup d‘État ayant touché la Turquie fait 161 morts dont une grande partie de civils. Il faut préserver la démocratie en Turquie.

Ces actes, dans des termes quantitatifs sont similaires, des civils sont tués injustement dans une cause dans laquelle ils n‘ont aucun parti pris. Par contre, le traitement est lui, bien différent.

Dans le cas de la France, nous nous intéressons aux raisons intrinsèques. (mode de vie, guerre). Précipitations, sensationnalisme et émotions.

Parler des aspects géopolitiques du conflit fait de vous un odieux calculateur froid et sans vergogne, et un futur radical.

Évidemment comme à chaque fois, celui qui raisonne durant des périodes de deuil national est celui qui a de mauvaises priorités, qui n‘a pas vu les images insoutenables du massacre. La minute de silence est le rite nécessaire d‘une république désacralisée. C‘est un radical manipulable.

La réponse, oui mais cela se passe dans notre pays on ne doit pas se soucier des causes extérieures ! Ceux qui parle des causes ou raisons ne pensent pas aux victimes. Ils sont radicaux.

Condamnation unanime, simultanée et très rapide. Le caractère radical a été vite écarté puis vite remis sur le devant de la scène. «Il semble qu’il se soit radicalisé très rapidement» selon M.Cazeneuve.

Dans le cas de la Turquie, ce sont les raisons extrinsèques. (tourisme, géostratégie). Attentisme, pondération et froideur.

Parler de la catastrophe humaine du conflit fait de vous une sorte de hippie trop touché par les morts insignifiants et un futur radical.

Évidemment comme à chaque fois, celui qui pense aux victimes durant ce tournant géostratégique est celui qui est un peu bête, manipulable à souhait, et qui succombe à n‘importe quel discours mielleux en oubliant ce que la rigueur d‘une analyse requiert. C‘est un radical manipulable.

La réponse, oui mais cela se passe loin d‘ici, des gens meurent tous les jours de toute manière ! Ne pas en parler ne veut pas dire ne pas y penser d‘ailleurs. Ceux qui en parlent sont radicaux.

Condamnation tardive, d‘abord à demi-mot avec un attentisme assez malsain. Les médias et les pays occidentaux attendent que le putsch flanche avant de s‘exprimer. N‘oublions pas qu‘Erdogan est un radical.

L‘humanisme met l‘humain au centre, sauf que l‘humain central (l‘occidental) est entravé dans ces objectifs humaniste, là c‘est des humains moins importants, la vie n‘est plus sacrée. La démocratie a un prix.

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