Le Ramadhan. Du bruit, de la bouffe, et du gaspillage

 

Chaque année se ressemble. Les musulmans font des stocks, il font la fête et remplissent les ordures de leurs restes. Bienvenue dans le Ramadhan 2.0.

Manger

Bien souvent, lorsque le mois de Ramadhan est évoqué, que l’on soit musulman ou non, la première chose qui vient à l’esprit est cette table fournie, remplie de plats et pâtisseries diverses qui attend chaque jeûneur au moment du ftour. Un comble quand le jeûne consiste à s’abstenir du manger et du boire. On voit d’ailleurs les grandes enseignes flairer le coup et consacrer généralement un rayon entier, bien à l’entrée du magasin, aux clients musulmans. Pour les plus aveugles, ils n’hésitent pas à y mettre au milieu un beau dromadaire en papier se reposant au pied d’un palmier, histoire de vous planter le décor…

chameau-rayon-ramadan.jpg

Les industriels et commerçants le savent, les musulmans ont les yeux plus gros que le ventre. La faim donne des idées bien évidemment, et la matrone a vite vu de remplir le caddie de tous les aliments possibles. Outre les dattes et lait, très nutritifs, les tables seront vite garnies des produits les plus en vogue pour faire monter le cholestérol et préparer le diabète. Beaucoup de viande, des bricks, du Selecto, des gâteaux remplis de sirop de glucose et de la farine, beaucoup de farine, et du sucre, beaucoup de sucre. Ce n’est pas pour rien qu’au Maghreb, les maladies liées à la mauvaise alimentation sont devenues si courantes.

12-550x309.jpg

Une ode à la bonne bouffe qui amène de nombreux musulmans à prendre du poids plutôt que d’en perdre à la sortie de ce mois. L’organisme, réclamant de la nourriture toute la journée, a vite fait de stocker tout ce que le jeûneur s’en va à ingérer au moment du repas. Plus il ingère, plus il stockera. En plus de causer du tort à son corps, le jeûneur se risque à des journées plus difficiles. Les musulmans n’ont pourtant pas attendu la médecine moderne pour savoir qu’un corps sain est un corps qui mange bien et surtout peu. L’accumulation rapide de nourriture tend à endormir l’individu, à le rendre plus paresseux et inapte à s’acquitter de ses obligations religieuses convenablement.

Parfois, c’est même à l’hôpital que le repas se termine. Au Qatar, les services de santé avaient révélés en 2013 que des dizaines de personnes finirent aux urgences rien que le premier soir du mois de Ramadhan. Pas étonnant que selon l’ONU, les pays du Golfe figurent aujourd’hui parmi les Etats comptant le plus d’obèses.

Bavarder

Dans l’inconscient collectif, le mois de Ramadhan est aussi synonyme de fêtes, de réunions familiales et donc de beaucoup de bruits. Des mosquées reçoivent chaque année des courriers de voisins craignant de ne pouvoir dormir qu’après deux heures du matin, une fois les fidèles et leurs enfants partis. D’autres sont contraints de faire appel à la police, ne pouvant que difficilement dormir avec du Kader Japonais à fonds passé minuit dans l’appartement du dessous. Ne parlons même pas de ces jeunes se rachetant une conscience en allant prier tarawih mais passant ensuite leur nuit à fumer la chicha en bas du bloc.

792370-une-mosquee-a-casablanca-le-24-juin-2014.jpg

Le terme francisé de ramdam, désignant une situation bordélique et bruyante ne vient-il d’ailleurs pas de l’expérience qu’en ont eu les pieds noirs autrefois en Algérie? Ca ne date ainsi pas d’hier.

Cette année, une mairie, celle de Lorette, a même été jusqu’à placer des panneaux d’information rappelant aux musulmans que le Ramadhan devait se vivre sans bruit. Choquant et surement sorti de l’esprit d’islamophobes comme on les aiment. Mais finalement, qui peux leur donner tort?

Gaspiller

Depuis plusieurs années, des personnalités s’insurgent contre le gaspillage de nourriture le mois de Ramadhan. Si tous les aliments sont concernés, la quantité de pain jetée est tout bonnement hallucinante.

4840225-7236557.jpg

1500 tonnes de pain serait jetée chaque jour par les seuls habitants d’Alger. Chiffre qui ne comprend que les deux tiers de la commune, et équivaut donc à quelques 6 millions de baguettes. C’est Rachid Mechab, directeur de l’entreprise Extranet, spécialisée dans le nettoyage des déchets à Alger qui avance ces chiffres gargantuesques au quotidien Echorouk. Economiquement, cela correspond à environ 40 millions d’euros jetés par an. Coup dur pour l’Etat, qui subventionne assez largement la farine afin qu’elle puisse conserver un coût abordable.

Coup dur pour l’écologie, pour l’économie, pour l’image des musulmans et pour le mois de Ramadhan, désormais plus synonyme d’excès et de fêtes, que de retenue et dévotion. Un gaspillage qui s’accompagne à chaque fois d’une accumulation de déchets en tous genre dans les rues de la capitale comme ailleurs.

En 2011, Els Huybrechts, une belge résidant à Dubaï avait lancé une campagne intitulée Make iftar modest. La dame s’était indignée de la quantité de nourriture alors nourrissant chaque soir les poubelles pendant le mois de Ramadhan. L’année suivante, Mohammed Aman, écologiste au Bahrein, réalise une étude sur la consommation pendant le même mois. Ses résultats montrent que 40% des plats préparés terminent aux ordures.

En France, l’UFCM a lancé l’alerte depuis 2012 et mené campagne contre la malbouffe et les excès auprès des musulmans. Selon une étude menée par Solis, les dépenses alimentaires augmenteraient de 30% à chaque mois de Ramadhan. Aucune étude n’a été faite, dans l’hexagone, sur le gaspillage qui peut légitimement s’en suivre, mais quiconque a pu jeûner en famille ou s’est fait inviter par ses collègues musulmans a pu constater que gaspillage il y a.

Le Ramadhan 2.0

Drôle de jeûne que celui dont les musulmans vantent si souvent les mérites… Le Coran traite pourtant les gaspilleurs de frères du sheytan, et le Prophète, paix et prière soient sur lui, a avertit à plusieurs reprises du danger qu’il y avait à remplir son ventre sans retenue. Ne parlons même pas du droit du voisin, le musulman n’étant pas croyant tant que celui-ci ne soit pas à l’abri de sa nuisance. L’islam condamne ainsi fermement la plupart des attitudes et comportements que les musulmans du monde entier adoptent pourtant en masse à chaque mois de Ramadhan.

Fort heureusement, de nombreuses associations, des blogs et sites internet ainsi que des médecins et savants de l’islam prirent le problème à bras le corps. En France, les épiceries bio comptent de plus en plus de clients musulmans et quantités de petits commerçants mêlant islam et bien être ont fait leur apparition ces dernières années. Il n’est pas rare de voir du miel, des guides médicaux et des graines de nigelle côtoyer les jilbabs et livres islamiques sur les sites marchands les plus connus.

Les nouvelles générations tendent petit à petit à se défaire des mauvaises habitudes prises par leurs aïeux, en modifiant complètement leurs façon de se nourrir et de traverser ce mois de Ramadhan. L’idée de ce mois est avant tout de gagner en piété, en faisant preuve d’abstinence et de retenue. Mais le chemin est encore long…

 

Laisser un commentaire