Il a de l’argent, il est doué, et se permet de cracher sur la France et d’étaler sur instagram ses vacances sous le soleil de Miami. Qui dit mieux ?
Peu avant l’euro 2016, le pays entier lui était tombé dessus. Selon lui, Didier Deschamps aurait cédé à une partie raciste de la France. « Insupportable » pour François Fillon, « inacceptable » pour Nathalie Kosciusko-Morizet, « carton jaune » pour Jean-Marie Le Guen, « des propos injustifiés et inacceptables » pour le secrétaire d’Etat aux Sports, Thierry Braillard. »La France n’est pas un pays raciste » selon Bruno LeMaire.
Aucun d’entre eux n’a bien entendu lu l’interview en question en entier. Ils se sont comme à leur habitude contenter de commenter sous l’émotion la petite phrase qu’il fallait afin de faire du bruit, du bruit et encore du bruit. Tout est affaire de bruit en politique, afin de pouvoir espérer se faire remarquer et grimper dans les sondages. Si tel avait été le cas, leurs remarques auraient surement été plus pondérées.
Cette partie raciste de la France
Didier aurait il céder ? Peu importe, et ça, ce sont des choses qui les regardent. Une partie de la France est elle raciste ? Non, bien sûr que non! »La France n’est pas un pays raciste » selon Bruno LeMaire. Comment donc pourrait-elle raciste avec une équipe aussi hétéroclite? L’argument est avancé un peu partout. Si la composition de l’équipe de France innocente de racisme la France et/ou la FFF, que doit on penser des secteurs où ces mêmes jeunes noirs et maghrébins sont absents. C’est un blanc presque immaculé que l’on observe lorsque les regards se tournent vers le parlement, le medef et l’Académie Française pour ne citer qu’eux. Si l’équipe de France est censée représenter la tolérance du pays au drapeau tricolore, peut on inversement voir en l’absence d’arabes et de noirs ailleurs un signe manifeste d’intolérance? Etonnant que ce ne soit d’ailleurs que dans l’équipe de France que l’on se tourne à chaque fois pour vanter les mérites d’une France aussi ouverte…
Certains se sont même exprimés alors qu’ils auraient pu bien être les premiers visés par les propos de Karim. »Le fait de ramener en permanence les problèmes du pays à des questions de race, de religion, d’ethnies et de communautés n’est pas un signe de bonne santé ». Dixit François Fillon, entre deux tweets contre les femmes voilées et les barbares qui les habillent. »Non Karim Benzema, la France n’est pas raciste, elle ne supporte plus ceux qui lui crachent dessus ou la piétinent ». Et ça, c’est de la très tolérante et ouverte Nadine Morano.
Mais il y a une chose que le raciste n’aime probablement pas, c’est qu’on l’accuse de raciste. Qu’il catalogue, juge et s’estime en droit de statuer de ce que chez l’autre puisse être admis ou non en territoire laïque et républicain ne relève en rien d’une quelconque forme de racisme, c’est du bon sens. Il s’arroge le droit de parler de suprématisme culturel et intellectuel, de considérer la religiosité de certains contraire au progrès et à la raison, mais non, il n’a rien de raciste. Il est des différences qu’il ne supporte pas et contre lesquelles ils souhaite légiférer, mais non, il n’est pas raciste.
Nous avons des individus au pouvoir ou parmi ceux qui cherchent à se l’accaparer, qui depuis plusieurs années, n’ont eu de cesse d’alarmer l’opinion public sur l’islam, les roms, les banlieues et l’immigration. Des gens faisant de l’identité un débat majeur, rejetant la faute sur les uns et les autres, surfant sur l’idée d’un grand remplacement fomenté en douce par les musulmans. De grossiers personnages stigmatisant sur tous les fronts possibles des communautés qu’ils poussent les français à regarder en chien de faïence. Les sondages montrent des français estimant en majorité que l’on ne peut être français et musulman en même temps, souhaitant exclure de tous les champs social chaque femme voilée de ce pays, et préférant ne pas marier leurs enfants plutôt qu’ils le soit avec l’un de ces mahométans. Les actes islamophobes ne cessent d’augmenter et de plus en plus de mouvements identitaires foulent le pas de nos rues en manifestant. La halal, les mosquées, le salafisme, le voile, autant de termes omniprésents donnant l’impression à la vieille Monique dans son village de campagne que la France s’islamise a grand pas. Pas un seul article de presse n’est publié sur les réseaux sociaux sur l’islam, les arabes ou les Roms sans qu’ils ne soient submergés de commentaires nauséabonds. Et des cols blancs, n’ayant parfois jamais pris le métro, ne dînant que dans les plus somptueux restaurants, s’insurgent à l’idée que l’on puisse penser qu’une PARTIE de la France puisse être raciste…
Karim n’est pourtant pas le seul à le remarquer. Combien d’instances dont la cour internationale des droits de l’Homme, combien de personnalités politiques et d’intellectuels locaux ou étrangers, ont ouvertement dénoncés les dérives racistes de la France et ses infractions en termes de droit quant à sa façon de traiter les roms et les femmes voilées pour ne citer qu’eux? Régulièrement rappelée à l’ordre, elle se fait bien silencieuse sur les remontrances venues d’ailleurs. Mais quand c’est Karim…
Karim est surtout un arabe
Et oui Karim est un arabe, un jeune issu de la banlieue. Et le raciste aime encore moins que l’accusation de racisme puisse venir d’un arabe de banlieue. Il a en plus à faire avec la justice pour chantage. Bien qu’encore non coupable, il n’en faut pas plus. La France lui a tout donné et il ose se plaindre?
»L’ego sans doute aiguillonné par sa récente victoire dans la Champion’s League, bénéficiant du soutien public de son entraîneur Zinédine Zidane, enfin et à l’évidence revigoré par les propos choc d’Éric Cantona (lui-même écarté de la sélection en d’autres temps), il distille quelques plaintes aux relents victimaires dans « Marca ». Il y brandit notamment la théorie de la discrimination et d’un sélectionneur qui, sous influence d’une France raciste, l’aurait écarté à cause de ses « origines ». »(1)
Il se victimise, s’invente une théorie de la discrimination, le tout distillé dans un égo qu’il aurait de surdimensionné. De plus, ses récentes photo de vacances à Miami en compagnie de Booba, ou aux bords d’une piscine, ont mis encore autre chose en exergue. On l’attendait triste, abattu, d’être non sélectionné, critiqué et au centre de tant de polémiques. Non il est heureux et affiche un désintérêt total à ceux qui se lamentent sur son compte. On voit ainsi toute la jalousie et la rage qu’il suscite sur les réseaux sociaux et dans la sphère médiatique. Pas une journée ne se passe sans qu’un article nous narre ses vacances d’un air exacerbé. Non content d’être judiciairement inquiété, d’avoir été sanctionné par sa non sélection, et critiqué pour ses propos, il s’amuse en l’affichant.
Il n’était déjà avant ce mois de juin pas quelqu’un d’exemplaire. Ses fréquentations, cette affaire de sextape, son attitude, et … rien de finalement plus que bon nombre d’autres sportifs. Mais oser critiquer une partie de la France et se moquer des remontrances…
»Je pense que les conditions aujourd’hui ne sont pas réunies pour que Karim Benzema vienne en équipe de France […] Par rapport à la jeunesse, un grand sportif se doit d’être exemplaire. »
Manuel Valls, 15/03/2016
Un homme politique demandant à un sportif d’être exemplaire, bien sûr. Que la moitié de nos élus aient eu des problèmes avec la justice n’est apparemment pas à placé au même plan pour Mr Valls.
Ainsi, sa remarque sur une partie de la France peut est-elle se voir considérée comme fondée? On peut affirmer sans retenue que oui, une partie de la France est bien raciste, et vous venez tous, politiciens, journalistes, et commentateurs lambda, de correctement bien le lui prouver dans toutes vos déclarations. Incapables que vous êtes de procéder à une quelconque remise en question, et d’accepter des constats de faits, que d’autres se sont déjà évertués à mettre en avant, vous venez de donner du crédit à une simple parole qui ne méritait pourtant pas tant d’importance.
Karim vous a bien eu.
(1)http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1522817-benzema-sa-non-selection-ne-releve-pas-du-racisme-c-est-une-vraie-fausse-polemique.html
sarrazins 