Dracula était surtout islamophobe

On connaissait tous son appétit pour le sang frais, moins son combat mené contre les musulmans en son temps.

L’histoire se passe à la moitié du XVème siècle. Dracula (du nom de l’ordre auquel appartenait son père), Vlad Tepes de son vrai nom, fut à l’âge de 11 ans confié par son père, en signe d’unité, au sultan Mourad II, gouvernant alors la Valachie, actuelle Moldavie. Envoyé avec son frère Radu, ils recevront tous deux une éducation islamique. Si Radu y pris goût, allant jusqu’à mémoriser le Coran par cœur, il n’en fut pas de même pour Dracula. Insultant constamment ses maîtres et se montrant violent à leur égard, il finit par être conduit en prison. Là, nourrissant sa rancune et conspuant son père pour s’être allié aux turcs, il nourrira une haine tout aussi grande contre son frère, le voyant évoluer aux côtés du jeune et futur sultan Mehmet II.

Radu, en grandissant, va devenir un grand combattant au service de l’islam et du pouvoir ottoman, repoussant les ennemis un a un aux frontières de l’Empire. On lui attribue la victoire contre les puissants Aq Qoyunlu, qui planifiaient d’envahir le Moyen Orient et l’Europe. Dracula, libéré en 1448, soit 6 ans plus tard, en profite pour se rendre sur sa terre natale avec un contingent d’une troupe prétée par un pacha afin de s’emparer du trône détenu depuis la mort de son père par un ennemi de la famille. Repoussé un temps, il le gagnera finalement quelques années plus tard.

Il installe alors un régime de terreur. La moindre infraction pouvait être punie de mort. On raconte qu’il laissa une coupe en or au milieu de la place de la capitale. Les voyageurs assoiffés pouvaient y boire mais nul n’avait le droit de se l’accaparer. Elle resta, d’après la légende, ainsi jusqu’à la fin de son règne.

Il se venge alors sur l’aristocratie responsable de la mort de son père. Après avoir empalé plusieurs chefs, il fait marcher toutes les familles qu’il pu réunir, des centaines de kilomètres durant, jusqu’à un point donné, où sans leur donner l’occasion de se reposer, leur ordonne de lui construire une forteresse. Au même moment certains tentent de le faire remplacer sur son trône, il rentre alors et réprime violemment la contestation.

Rencontre entre des émissaires turcs et Dracula

En 1462, il se soulève contre les turcs. Il en tue alors près de 30 000. Il ira jusqu’à faire planter un clou dans le crâne d’émissaires envoyés par le sultan Mehmet II, refusant d’ôter leur turban, venus lui réclamer le tribu.

Maitrisant le turc et les rudiments de l’islam, il réussit à se déplacer librement dans le camp ennemi pour ainsi, aidé de ses hommes déguisés en turcs, mieux massacrer les villageois musulmans.

Le sultan décide alors d’envahir la Valachie et découvre avec horreur le supplice vécu par ses hommes battus par Dracula. Des centaines d’officiers et militaires turcs sont alors empalés. C’est après cet événement qu’on lui attribuera le surnom de l’empaleur. Mehmet, fatigué, s’en remet à Radu, le propre frère de Dracula, pour venir à bout du désormais célèbre et craint Dracula. La scène est même décrite par Victor Hugo, dans sa Légende des siècles.

Après avoir pris la capitale et assiégé son château, Radu le pousse finalement à prendre la fuite. Son frère Radu monte ainsi sur le trône de Valachie le 15 août 1462, comme voulu par le sultan. En fuite et tentant de se faire de nouveaux alliés parmi les catholiques, quitte à en abjurer sa foi orthodoxe, il massacre avec ses milices, soldats sur soldats musulmans. 15 000 rien qu’en une nuit d’après certains. Fatigués par les excès de Dracula, la population finit par se joindre à Radu. Dracula fut attrapé et emprisonné, avant d’être libéré 12 ans plus tard à la mort de son frère.

Il se fait alors discret, s’installant à Bucarest, jusqu’à revenir au trône de Valachie deux ans plus tard. Il rassemble alors une armée et envahit l’actuelle Bosnie. Approximativement 8000 personnes périront, essentiellement musulmanes, empalées dans ce qui selon les observateurs à l’époque, ressemblait à une véritable forêt humaine.

Nous ne savons si l’ail ou l’enfouissement d’un pieux dans le cœur eurent pu avoir raison de lui, et finalement peu importe, ni l’ail ni le pieux ne le vainquirent. C’est par le sabre d’un soldat musulman qu’il rendra l’âme. Sa tête décapitée sera ramenée au Sultan, puis affichée des mois durant sur un pic au milieu de Constantinople, à la vue de tous.